Lockdown sur Phnom Penh

Vers 19H, quand la nouvelle du lock down c’est rependu, ruée chez les commerçant de la cité. Les gens disent que le marché Toul Sangkae va être fermé pour 2 semaines.

20H Une ambulance est dans la cité. Le temps de prendre une photo et la police nous demande de rentrer chez nous. Mes voisines expriment simplement leurs peur en disant « j’ai peur ». Je ne sais pas encore si la cité sera fermée ou pas à cause de ce cas de Covid. Probablement. Ce serait dans la logique actuelle.

La situation est un peu surréaliste.

Deux frères de 13 et 14 ans se retrouvent seul car leurs parents ne peuvent pas rentrer de la province ou ils visitaient leur mère malade.

La mamie commerçante du bout de la ruelle est débordée par les clients mais n’est pas joyeuse de son chiffre d’affaire… Elle aussi, elle est inquiète.

Quant à moi, dans ce tumulte inédit, je me sens incroyablement bien, serein, j’ai le sentiment d’être là ou il faut que je sois…

On parle de 10 personnes malades… je ne sais pas si c’est vrai, je n’ai vu qu’une ambulance hier.

J’ai pu faire quelque chose de fantastique : rassurer des gens. Par exemple, cette voisine qui a un nourrisson et qui n’avait plus de lait spécial bébé. Je connaissais la marque, je suis allé en acheter une boite. Pour les deux frères cités plus haut qui n’avait que du riz, j’ai fait des provisions de sardines en boite, œufs, et nouilles. J’ai aussi acheté des pastèques que j’ai distribuées en souhaitant aux gens une bonne santé. Les sourires transpercent l’angoisse et sont encore plus beaux que d’habitude.

Ce qui m’étonne le plus : la paix profonde dans laquelle je me trouve…

C’est en cela que la situation m’apparait surréaliste… Paix intérieure VS tumulte extérieur.

Je vous souhaite en pleine forme… À bientôt.